APPEL À PROJETS MITI┋Résilience et robustesse des systèmes

La Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires (MITI) a pour objectif de promouvoir, animer et coordonner l'interdisciplinarité au CNRS, et en particulier l’interaction entre ses dix instituts. Dans ce cadre, elle a lancé en 2026 l’appel à projets « Résilience et robustesse des systèmes »

Contexte scientifique

La résilience des systèmes, au sens le plus large de « capacité à résister aux perturbations, même de grande amplitude », est un concept fondamental. Ce concept s’applique à de nombreux domaines, allant des écosystèmes aux matériaux, en passant par la biologie, les biomolécules, les systèmes informatiques et les sociétés. Il est relié à des notions différentes mais voisines, telles que la stabilité structurelle et les propriétés génériques des systèmes dynamiques, la sensibilité aux conditions initiales, la stabilité en présence de perturbations (environnement, bruit, impact, fluctuation) ou la capacité à être reproductible en présence d’erreurs. La modélisation informatique, mathématique et physique joue un rôle clé dans la prédiction de la résilience de systèmes de complexités différentes, allant des écosystèmes et systèmes vivants jusqu’aux systèmes astronomiques comme le système solaire, en passant par les réseaux de distribution et de communication. Pour les matériaux la résilience mécanique est la capacité d’absorber l’énergie d’un choc et dépend de la chimie et de la structure du matériau. La résilience physico-chimique permet quant à elle de prolonger la durée de vie (robustesse) des systèmes en incluant dans la composition d’un matériau sa capacité à s’adapter pour mieux résister. La nature est inspirante au regard des solutions adaptatives qu’ont permises l’évolution des systèmes vivants, que des approches biomimétiques tentent à reproduire. En informatique, la résilience peut être abordée à travers les codes de correction d’erreur en particulier en calcul quantique. Il est alors pertinent d’examiner la stabilité des qubits, la robustesse physique des états topologiques et la gestion des erreurs de calcul. De même, l’entraînement des modèles d’intelligence artificielle soulève des questions sur la tolérance aux erreurs. La résilience est aussi un enjeu central pour les réseaux et les systèmes embarqués, qui doivent rester fonctionnels malgré des perturbations ou des attaques externes, ou des batteries, sont également cruciales. L’analyse de la stabilité d’un plasma confiné dans une bouteille magnétique constitue un problème classique de résilience. Dans chacun de ces exemples, la robustesse des systèmes face aux perturbations est essentielle, car elle définit leurs limites de fonctionnement. La résilience des systèmes socio-écologiques concerne la capacité à s’adapter ou à se transformer dans une optique de durabilité et de soutenabilité des populations humaines et non-humaines qui habitent les territoires/la planète. Elle intègre des études de trajectoires passées et présentes des socio-écosystèmes et des développements de scénarios prospectifs co-construits avec les différentes parties prenantes dans une perspective de changements transformateurs et de soutenabilité.

Objectif de l’appel

Cet appel à projets vise à encourager des approches interdisciplinaires pour étudier la résilience des systèmes, qu’ils soient physiques, chimiques, biologiques, écologiques, informatiques, technologiques ou sociaux. La compréhension des différentes facettes de la notion de résilience nécessite des approches croisées pour être comprise, modélisée et éventuellement maîtrisée.

Les projets attendus pourraient concerner, de manière non-exhaustive :

– L’émergence et la survie du vivant dans des environnements extrêmes exigent des systèmes biologiques capables de s’adapter à des conditions hostiles (Défi du COMP : La vie dans l’univers).

– La résilience cognitive qui permet d’optimiser les algorithmes d’apprentissage et la prise de décision en environnement incertain et permet la conception d’architectures informatiques plus robustes et adaptatives (Défi du COMP : Le cerveau et L’IA générative pour les sciences).

– L’exploration des matériaux auto-réparants inspirés du vivant (Défi du COMP : Matériaux du futur). – L’amélioration des instruments d’observation et d’expérimentation qui impose une gestion fine des erreurs et des incertitudes, notamment dans des environnements aux conditions extrêmes ou changeantes (Défi du COMP : Instrumentation sans limites).

– L’influence des changements environnementaux d’origine anthropique sur la robustesse des génomes et des populations (défi clé du COMP : Sociétés en transitions).

– La robustesse de l’IA générative, pour garantir la fiabilité des modèles produits, limiter les biais et prévenir les erreurs (Défi du COMP : IA générative pour les sciences).

– La résilience des sociétés, mise à l’épreuve face à différents bouleversements technologiques, environnementaux et sociaux. Il s’agit alors de comprendre comment les systèmes sociaux, économiques et politiques s’adaptent aux crises pour anticiper les transformations et renforcer la stabilité des institutions (Défi du COMP : Sociétés en transitions).

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Forum

Vous êtes intéressé(e) par la thématique, et vous réfléchissez à soumettre une candidature à cet appel à projet ? La MITI met en place une liste de diffusion à laquelle chacun(e) peut s’inscrire pour lancer des discussions autour de cet appel.

Les sujets peuvent par exemple porter sur :

• Des expressions de besoins en terme de collaboration, pour faciliter l’identification de partenaires
• Des questionnements scientifiques sur des problèmes liés à la thématique
• Des évènements susceptibles d’intéresser la communauté

Cette liste de diffusion a pour vocation d’être un forum dont peuvent s’emparer les chercheuses et chercheurs intéressés par l’appel. Inscrivez-vous ICI. Merci de vous inscrire avec votre adresse institutionnelle (ONR, Université…) afin de pouvoir conserver le caractère scientifique des discussions. Il est important de noter qu’il ne s’agit pas d’un guichet pour poser des questions à la MITI sur cet appel, qui vous répondra via miti.contact@cnrs.fr.

S’inscrire au forum

Date limite de candidature : mercredi 26 novembre à 12h (heure de Paris)

Pour déposer une candidature, le formulaire de candidature doit être téléchargé et rempli, puis déposé à la fin du questionnaire en ligne dans l’application NOA. Pour vous connecter à NOA, vous serez invité(e) à vous identifier  via la « fédération d’identité » RENATER (codes JANUS pour les agents des unités CNRS) et vous pourrez choisir l’appel « Textile 2026 » dans la liste. Nous vous remercions d’utiliser votre adresse institutionnelle afin de bénéficier du pré-remplissage de certains champs, mais surtout pour que votre candidature puisse être transmise à votre direction d’unité pour validation.

Contact

Suivi du projet : Raphaël Thon (MITI)

Responsables scientifiques de l’appel : Pascale Garcia (CNRS Ecologie & Environnement) et Jacques Marteau (CNRS Nucléaire & particules)