Post-doctorat INRAE┋Caractériser la chaîne de rationalité qui conduit à des décisions de stockage de l’eau dans le cadre de projets de territoire de gestion de l’eau

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L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) est un établissement public de recherche rassemblant une communauté de travail de 12 000 personnes, avec 272 unités de recherche, de service et expérimentales, implantées dans 18 centres sur toute la France. INRAE se positionne parmi les tout premiers leaders mondiaux en sciences agricoles et alimentaires, en sciences du végétal et de l’animal. Ses recherches visent à construire des solutions pour des agricultures multi-performantes, une alimentation de qualité et une gestion durable des ressources et des écosystèmes.

Environnement de travail, missions et activités

En Europe du Sud, les tendances climatiques observées et les projections futures suggèrent une « méditerranéisation » du climat : diminution des précipitations, forte hausse des températures estivales, vagues de chaleur plus fréquentes... En France, les restrictions de prélèvement d’eau se sont récemment multipliées du fait de l’occurrence de sécheresses touchant une grande partie du territoire. Ces changements et ces événements questionnent généralement la compatibilité entre disponibilité en eau en période de basses eaux et besoins des différents usages.

Dans ce contexte, et alors que de nombreux bassins français sont déjà en déséquilibre quantitatif, il est proposé aux différentes parties prenantes d’élaborer des projets de territoire de gestion de l’eau[1] (PTGE). Les PTGE imposent, pour résorber les déséquilibres quantitatifs à l’échelle des bassins versants et s’adapter au changement climatique, de mettre en œuvre des actions de sobriété, des actions fondées sur la nature et, si opportun, des actions de stockage ou transfert de ressource. Ces actions doivent être élaborées dans un cadre de concertation entre l’ensemble des parties prenantes et le programme d’actions retenu doit faire l’objet d’une analyse socio-économique reposant elle-même sur des analyses de diverses natures (hydrologiques, hydrogéologiques, biologiques, agronomiques…).

Aujourd’hui, quelques PTGE ont été approuvés (par les préfets) et sont en phase de mise en œuvre, mais la plupart sont en cours d’élaboration avec plus ou moins de difficultés, avec des méthodes et des logiques d’actions différentes et relativement méconnues. C’est dans ce contexte que s’inscrit votre mission.

Vous serez plus particulièrement en charge : de qualifier les logiques d’action d’acteurs centraux des PTGE (agences de l’eau et Régions à minima), notamment au titre de leurs soutiens financiers, pour juger de la pertinence d’actions de stockage ou transfert de ressources. L’objectif est d’acquérir de la connaissance sur la diversité des manières de faire de ces acteurs pour porter un jugement sur les avantages et inconvénients relatifs de ces aménagements.

La clé d’entrée pour qualifier ces logiques consistera (i) à identifier la place donnée à la connaissance scientifique (hydrologie, hydrogéologie, agronomie, écologie, sociologie, science politique, économie…), (ii) à identifier les données mobilisées , (iii) à identifier le moment (études préalables, état des lieux, diagnostic, identification d’actions, validation d’actions) et la manière dont ces données et connaissances sont mobilisées et dans quel(s) but(s) elles le sont et (iv) à analyser les liens existants entre les différentes études / savoirs mobilisés.

Une attention particulière devra être portée à l’analyse (i) de la prise en compte du changement climatique dans ce processus (par exemple, dans l’analyse économique) et (ii) à la temporalité de l’inscription des démarches / études dans le processus de concertation : dès le début ou en fin de processus et dans quel(s) but(s) (élaboration d’état des lieux, du diagnostic, choix d’options, dimensionnement d’une option, argumentaire sur une option, préfaisabilité…).

Cette analyse sera déployée sur les trois grands bassins concentrant le plus de PTGE (Loire-Bretagne, Rhône-Méditerranée-Corse et Adour-Garonne) et éventuellement sur le bassin Seine-Normandie. À titre de comparaison, un regard devra également être porté sur la manière de faire en Espagne au moins et sur un ou deux autres pays Européens.

Vous aurez à mener les tâches suivantes :

  • Procéder à une revue de littérature sommaire sur la diversité des logiques d’actions mises en œuvre en matière de gestion quantitative de l’eau et plus particulièrement en matière d’accroissement de l’offre ou de substitution de ressources ;
  • Élaborer une grille d’entretien destinée à qualifier les logiques d’actions ;
  • Réaliser des entretiens en face à face avec des représentants des Agences de l’eau et régions retenues (a minima deux entretiens auprès des Agences de l’eau) ;
  • Procéder à une synthèse des logiques d’actions et d’intervention financière des acteurs enquêtés ;
  • Contribuer à la rédaction d’un article scientifique et à un chapitre d’ouvrage[2] (ouvrage en cours de rédaction) ;
  • Contribuer à une animation scientifique avec les chercheurs des différentes unités concernées par le sujet (Riverly, SAS, LISAH, HYCAR, GESTE…) au sein du Département AQUA d’INRAE.

Vous serez accueilli(e) au sein de l’UMR Gestion de l’Eau, Acteurs, Usages, regroupe 90 chercheurs et ingénieurs permanents et une cinquantaine de doctorants et postdoctorants de toutes disciplines travaillant ensemble sur les questions de gestion intégrée et adaptative de l’eau. L’UMR conduit des recherches sur les trajectoires des sociohydrosystèmes et leur régulation et contribue à la conception et à l’évaluation d'outils facilitant la mise en œuvre de politiques publiques innovantes concernant l’eau. Bien qu’accueilli au sein de l’UMR GEAU, vous serez en lien étroit avec d’autres Unités d’INRAE (Riverly, SAS, LISAH, HYCAR, GESTE…) et avec la direction scientifique de département AQUA. Des déplacements sont à prévoir dans cette optique.

Références :

[1] Instruction du 7 mai 2019 sur les projets de territoire de gestion de l’eau (PTGE) et additif du 17 janvier 2023 à l’instruction (NOR : TREL2236979J)

[2] À paraître aux éditions QUAE, éditeurs : S. Bouarfa, M. Montginoul, T. Pelte et E. Sauquet

Formations et compétences recherchées

Doctorat

Formation recommandée : Doctorat dans une des disciplines suivantes (sciences de l’eau, hydrologie, hydrogéologie, agronomie, géographie, écologie, sociologie, science politique, économie) et obtenu il y a moins de 3 ans

Connaissances exigée en matière de gestion quantitative de l’eau préférentiellement en France (politiques publiques de gestion de l’eau, instruments de gestion de l’eau, enjeux de gestion de l’eau et connaissances sur l’irrigation de manière générale

Expérience appréciée : en complément d’une des formations recommandées ci-dessus il sera très apprécié d’avoir eu des approches pluridisciplinaires avec au moins une des autres formations recommandées (par exemple être titulaire d’un doctorat en économie et avoir des connaissances en agronomie ou en géographie)

Aptitudes recherchées : Organisation et autonomie dans le travail. Bonne capacité de synthèse et de communication. Goût pour l’interdisciplinarité.

Votre qualité de vie à INRAE

En rejoignant INRAE, vous bénéficiez (selon le type de contrat et sa durée) :

Modalités pour postuler

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Institution
Application date
Duration
12 mois
Discipline
Social sciences : Economy