AMI┋QUELLE CONTRIBUTION DU FAIT ASSOCIATIF AUX TERRITOIRES ?

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L’Institut a réuni 20 acteurs et chercheurs dans un groupe de travail entre octobre 2021 et mars 2022 sur la thématique « fait associatif et territoires ». Après avoir identifié l’ensemble des questions que le monde associatif souhaite poser à la recherche puis dressé un état de l’art, plusieurs axes de recherche prioritaires pour le monde associatif et ses partenaires ont été identifiés. Ils constituent le socle de cet appel à manifestation d’intérêt (AMI).

Les candidatures au présent AMI devront s’inscrire dans l’un ou plusieurs des quatre axes thématiques suivants :

1. Comment penser les nouveaux territoires construits par les associations ?

Les associations s’insèrent-elles dans les territoires donnés ou construisent-elles des territoires ?

Cet enjeu théorique posé par le groupe « fait associatif et territoires » est rarement pris à bras le corps dans la littérature repérée.

Les territoires sont traditionnellement perçus par les associations comme des supports administratifs, structurants de leurs financements, et ils sont sources de sectorisation et de complexité entre les différentes échelles de compétences publiques.

  • Mais si l’on considère les territoires comme construits sociaux, c’est-à-dire résultant des interactions entre les acteurs locaux, quelle est la contribution associative à la fabrication du territoire ?
  • Quels sont les mécanismes d’interactions des associations avec leur écosystème institutionnel et économique ?
  • Comment les associations sont-elles parties-prenantes/intégrées aux réflexions conduites par les institutions publiques locales pour prendre part au projet de territoire ?
  • Dans quelle mesure les associations peuvent-elles être comprises comme un nouvel acteur collectif à même de proposer un autre rapport au territoire ?
  • Dans l’écosystème territorial, quelle est la place des acteurs marchands, publics et citoyens, et quelle évolution de la place respective de chacune des parties peut-on observer ?
  • En quoi les nouveaux territoires intègrent-ils davantage les enjeux de la transition écologique (TE) ?
  • Les associations environnementales sont-elles particulièrement motrices ?

2. Comment rendre compte de la réalité associative territoriale et comment qualifier la valeur territoriale au regard de leur ancrage local ?

La statistique nationale a permis une meilleure approche quantitative du monde associatif français quantifiant des données par secteur et des données socio-économiques. Mais les caractéristiques territoriales des associations sont encore mal connues, de même que la diversité de ses réalités territoriales. Sur le plan statistique l’enjeu est d’introduire une variable territoriale. Au-delà des approches quantitatives, il manque des études qualitatives, voire longitudinales, pour mettre en évidence des trajectoires associatives et documenter la géographie des associations.

Il manque également une mesure de la valeur territoriale, distincte de l’utilité sociale et de l’impact d’une association dans son territoire, pour qualifier la plus-value de l’écosystème associatif, des apports du système d’interactions des associations avec les acteurs du territoire.

En quoi les associations contribuent-elles à la résilience des territoires, que ce soit par leurs actions (notamment les actions liées à l’environnement) et/ou par leur impact sur le capital social du territoire ?

3. Face aux crises et transformations de la société, les acteurs associatifs proposent-ils un autre récit du territoire ?

Les crises successives, l’aggravation du dérèglement climatique, la crise sanitaire et le déficit démocratique reconfigurent par touches successives notre rapport aux territoires.

  • Face à ces mutations, comment les associations participent-elles d’une reconfiguration des territoires ?
  • Dans quelle mesure les associations comprises comme un nouvel acteur collectif sont à même de proposer un autre rapport au territoire que ceux de spécialisation productive localisée ou par sectorisation administrative ?
  • Dans une perspective plus prospective, dans quelle mesure la vie associative invente-t-elle les territoires de demain face aux crises successives ?
  • Les associations s’interrogent par ailleurs sur l’environnement numérique et sa mutation. Que produit le numérique dans l’action territoriale associative sur les enjeux de liens sociaux, de démocratie, de citoyenneté, d’accès égal à toutes et tous à la vie associative ? Les collectifs citoyens territoriaux par exemple qui semblent se saisir aujourd’hui davantage du numérique que les associations ouvrent-ils la voie à d’autres processus de délibération ?
  • Quelle est la contribution des associations aux « nouveaux objectifs post-Covid » comme la reterritorialisation, la relocalisation, la souveraineté territoriale ?

4. Quelle organisation territoriale de la vie associative ?

  • Que nous apprend l’échelon territorial sur l’organisation du monde associatif et sur les leviers de son développement ?
  • Comment, par exemple, s’organisent localement les modalités relationnelles entre associations, entre coopérations souhaitées et concurrences subies, entre alliances favorables à l’action collective et recherche d’une relation singulière sinon exclusive aux pouvoirs publics ?
  • Quelles sont les influences croisées entre l’organisation des gouvernances des associations et leurs modèles socio-économiques d’une part, et les environnements territoriaux dans lesquels ils s’inscrivent d’autre part ?
  • Quelle est la place des valeurs liées à la Transition écologique dans les modèles économiques ?
  • Cette tendance va-t-elle croissante ?Les associations sont-elles collectivement porteuses d’une contribution à l’élaboration de la vision et des projets de territoires ?

Webinaire de présentation

Retrouvez nous le 8 juin pour un webinaire de présentation de l'AMI.

Au programme :

  • Présentation des axes thématiques, des modalités de candidatures et de soutien et des critères de pré-sélection
  • Temps de questions-réponses
  • Sur inscription uniquement - inscription à ce lien

MODALITES DE SOUTIEN

Le soutien de l’Institut dans le cadre de cet AMI pourra prendre des formes diverses :

  • Des bourses postdoctorales (maximum 30 000 €),
  • Le financement de travaux de chercheurs au sein de laboratoires ou indépendants, des soutiens à des projets co-élaborés entre chercheurs et acteurs associatifs (maximum 10 000 €),
  • Des soutiens d’amorçage de projets de recherche (maximum 7 000€),
  • Le soutien de projets collectifs tutorés ou de stages de recherche d’étudiants en Master (maximum 2 500 €),
  • Des aides à la publication (maximum 2 000 €),
  • Les frais engagés par les associations dans le cadre des recherches seront éligibles.

Les travaux de thèse ne rentrent pas dans le cadre de cet appel à projets, à l’exception éventuelle d’aide à la publication.

Les recherches soutenues pourront porter sur 24 mois maximum.

Valorisation des travaux et intégration d’un réseau de connaissance

Les projets soutenus feront l’objet de rapports scientifiques, qui devront nous être remis en français, et de livrables de synthèse, qui seront remis en français et en anglais. Ils pourront faire l’objet d’une publication spécifique de l’Institut et ils seront valorisés en ligne sur son site internet. Les actualités et publications des lauréats feront l’objet d’une communication de l’Institut sur ses différents canaux (site internet, réseaux sociaux, lettre d’information, …).

Des partenariats éditoriaux avec l’Institut permettront leur plus large diffusion. Des événements de restitution seront prévus par les lauréats en direction du monde associatif et aussi en direction du monde académique.

L’Institut français du Monde associatif soutient et anime un réseau de connaissance autour du fait associatif. Les lauréats de l’Institut intègreront ce réseau et auront à ce titre accès aux différents outils et évènements mis en place par l’Institut. Ils auront par ailleurs accès à des ressources mises à disposition par l’Institut à titre gracieux (accès à la base de données de Juris associations, aux travaux soutenus par l’Institut, et aux bibliographies thématiques sur le fait associatif compilées par l’Institut). Les lauréats auront également accès à des opportunités de valorisation éditoriales et/ou médiatiques via l’Institut et ses partenaires.

Dans une perspective de croisements interdisciplinaires, les lauréats seront invités à présenter leurs travaux dans le cadre de séminaires et à participer à différentes actions de valorisation de leurs travaux organisées par l’Institut.

CALENDRIER

  • 23 mai 2023 : Lancement de l'appel à manifestation d’intérêt
  • 8 juin 2023 : Webinaire de présentation de l'AMI - Inscription ici
  • 14 septembre 2023 : Date limite d’envoi des lettres d’intention
  • Fin septembre  2023 : Jury de présélection
  • 9 novembre 2023 : Séminaire avec les candidats présélectionnés (Paris)
  • 10 janvier 2024 : Dépôt des projets présélectionnés complets
  • Janvier-Avril 2024 : Instruction scientifique et stratégique – jury final
Institution
Date de candidature
Durée
24 mois
Discipline
Humanités : Anthropologie & Ethnologie, Architecture et urbanisme, Histoire
Sciences sociales : Droit, Economie, Géographie, Science politique, Sociologie