Bourses postdoctorales "Entrepreneuriat et humanitaire"
La Fondation Croix-Rouge attribue chaque année une dizaine de bourses postdoctorales en sciences humaines et sociales. Cette année, à l’appel général intitulé « Transition humanitaire : les enjeux de l’autonomie », s’ajoutent plusieurs appels spécifiques soutenus par certains de nos partenaires. Ces appels partenaires proposent des sujets plus précis, dont les objectifs correspondent aux thématiques et réflexions communes à la Fondation et ses partenaires engagés sur la recherche avec les mêmes convictions de sa nécessité. Il est possible de proposer jusqu’à deux candidatures, une pour l’appel général et une pour les autres appels. Toutefois, chaque candidat ne pourra se voir attribuer qu’une seule bourse.
Bourse soutenue par le Fonds Compagnie Fruitière
La Fondation Croix-Rouge française a décidé de s’associer au Fonds Compagnie Fruitière pour lancer un appel à candidature pour une bourse postdoctorale sur les relations nouvelles entre secteurs entrepreneurial et humanitaire dans les pays en développement. Le Fonds de dotation Compagnie Fruitière apporte son soutien aux communautés locales en favorisant l’accès à la santé et le développement d’un tissu local économique. Ce qui se traduit dans ses actions caritatives par la création d’hôpitaux destinés aux populations locales et l’emploi de personnel médical local, ainsi que dans ses actions commerciales pour le choix d’une politique forte en matière de responsabilité sociale et environnementale.
Thématique de recherche
Plusieurs facteurs incitent à repenser la relation entre l’entrepreneuriat et le secteur humanitaire. Tout d’abord, les ONG du Sud innovent. Certaines, comme l’ONG bangladaise BRAC ou certaines sociétés nationales de la Croix-Rouge, s’inspirent de l’économie sociale et solidaire ou du secteur privé pour générer les revenus nécessaires à leur autonomie ou au développement de leurs missions. D’autres tissent de nouveaux réseaux, testent des modes de gouvernance inédits ou investissent en recherche et développement à l’instar de l’ONG sénégalaise ENDA ou d’Alima.
De plus, si les défis restent nombreux, notamment celui de la paix, et si l’on observe toujours des écarts importants d’un pays à l’autre (tout particulièrement entre les pays riches en ressources naturelles et les autres), de plus en plus de pays africains connaissent un bon dynamisme économique. Sur fond d’émergence, des fenêtres d’opportunités s’ouvrent pour que secteur économique et secteur humanitaire travaillent ensemble à de nouveaux modèles, pour preuve l’action de fondations d’entreprises à Madagascar ou de philanthropes en Afrique de l’Ouest.
Enfin, la « localisation de l’aide » mise en avant lors du Sommet humanitaire mondial laisse entrevoir un transfert progressif de fonds des bailleurs internationaux vers les organisations des pays bénéficiaires. Selon la FICR, cette réorientation vers les acteurs locaux serait la clef de l’efficacité alors que seulement 1,6% de l’aide échoit directement aux ONG locales et nationales.
Il est donc urgent de mieux comprendre, à travers des initiatives spécifiques, comment entreprendre lorsqu’on est une organisation humanitaire du Sud et comment les entrepreneurs privés peuvent contribuer à un renouveau de l’humanitaire. En somme, quel rôle est envisagé pour le secteur privé dans la réduction des vulnérabilités dans les pays du Sud ? Quels modèles économiques développent les ONG du Sud pour développer et pérenniser leurs missions ? Quelles innovations apporte le secteur de l’économie sociale et solidaire pour agir en lieu et place des acteurs humanitaires traditionnels ou en partenariat avec eux ? Comment la société civile peut-elle s’appuyer sur le secteur privé pour développer son indépendance et aller plus loin vers l’autonomie ?
Zones géographiques de recherche
Ces thèmes pourront être abordés dans une zone géographique comportant un ou plusieurs pays. La Fondation Croix-Rouge française, en partenariat avec le Fonds Compagnie fruitière, a identifié pour cet appel cinq pays prioritaires :
- Cameroun
- Madagascar
- Côte d’Ivoire
- Sénégal
- Ghana
Les pays ciblés constituent une entrée empirique pour les recherches. Ils ne correspondent en aucun cas aux nationalités d’éligibilité du candidat.
L’accès au terrain sera conditionné par une évaluation précise des risques remise lors de la candidature et mise à jour avant le départ en prenant soin de vérifier au préalable les recommandations du MEAE français.
Dates clés
- 12 mars 2018 : lancement de l’appel
- 15 avril 2018 : clôture des préinscriptions
- 13 mai 2018 : clôture des candidatures
- Début juillet 2018 : annonce des résultats
- 1er sept. 2018 : début des recherches
- 1er sept. 2019 : rendu des livrables