Post-doctorat INRAE┋Economie comportementale et choix de production agricole
Intégration des facteurs comportementaux dans les modèles micro-économiques de production agricole

L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) est un établissement public de recherche rassemblant une communauté de travail de 12 000 personnes, avec 272 unités de recherche, de service et expérimentales, implantées dans 18 centres sur toute la France. INRAE se positionne parmi les tout premiers leaders mondiaux en sciences agricoles et alimentaires, en sciences du végétal et de l’animal. Ses recherches visent à construire des solutions pour des agricultures multi-performantes, une alimentation de qualité et une gestion durable des ressources et des écosystèmes.
La personne recrutée sera membre de l’UMR SMART (Structures et Marchés Agricoles, Ressources et Territoire), qui rassemble une soixantaine de personnes, sous la double tutelle de INRAE (Département Ecosocio) et de l’Institut Agro Rennes-Angers (Département Sciences Sociales), autour d’un projet scientifique centré sur quatre thèmes : le comportement des producteurs agricoles et les régulations publiques ; les marchés, l’agriculture et le développement ; les stratégies industrielles des entreprises agroalimentaires dans une économie mondialisée ; l’organisation et les performances des filières agricoles et alimentaires.
Environnement de travail, missions et activités
Ce post-doc s’inscrit dans le cadre de la chaire professeur junior « Instruments d’intervention publique pour une Politique Agricole Commune européenne au service des objectifs du Pacte Vert Européen ». Le projet de la chaire vise à améliorer les instruments d’intervention publiques utilisés pour favoriser la transition agro-écologique en mobilisant l’économie comportementale. En effet, la conception actuelle des instruments de politique agro-environnementale se base sur une perception simplifiée et homogène du comportement des agriculteurs, supposant une logique économique rationnelle d’analyse coûts-bénéfices, qui peut en partie expliquer leur inefficacité (Brown et al. 2020). Sous l’influence des avancées dans le domaine des sciences du comportement, un pan de la littérature en économie agricole et environnementale se construit. Ce dernier a pour objectif d’expliquer la déviation de certains comportements individuels d’agriculteurs par rapport au comportement attendu sous l’hypothèse d’agents rationnels maximisateurs de profit (Dessart et al. 2019). Cette déviation est expliquée par des facteurs, dits facteurs comportementaux, regroupant les capacités cognitives, les émotions, et certaines caractéristiques personnelles et sociales comme les attitudes vis-à-vis de l’environnement, du risque, la confiance et les effets de norme sociale (Schaub et al. 2023). Une méta-analyse (Swart et al. 2023) montre que ces facteurs comportementaux peuvent parfois jouer un rôle plus important que les incitations monétaires pour expliquer la volonté des agriculteurs d’adopter ou non des pratiques durables.
La personne recrutée contribuera à l’axe de recherche du projet de la chaire visant à étudier : (i) les attitudes des agriculteurs du vis-à-vis du risque et de l’environnement ainsi que leurs préférences sociales (e.g. principe de réciprocité) et temporelles et (ii) comment celles-ci peuvent être intégrées aux modèles micro-économétriques de choix observés développés et appliqués à SMART pour mieux comprendre leur rôle dans les décisions prises par les agriculteurs.
Le projet tâche de caractériser l’hétérogénéité des choix de production et de participation aux programmes existants jusqu’à présent inexpliquée par les modèles de choix de production (Koutchadé et al. 2018). En collaboration avec la professeure junior et avec le soutien de l’équipe de SMART travaillant sur les modèles de choix de production (A. Carpentier, P. Koutchadé, F. Féménia et E. Letort) la personne recrutée sera chargée de :
- Contribuer à l’identification d’un cas d’étude pertinent et à la co-construction des problématiques de terrain avec les parties-prenante.
- Concevoir des protocoles permettant de mesurer les attitudes des agriculteurs du vis-à-vis du risque, de l’environnement et leurs préférences sociales et temporelles.
- Intégrer ces mesures d’attitudes aux modèles micro-économétriques expliquant les choix de production.
- Proposer, sur les bases des résultats obtenus, des leviers à mobiliser pour concevoir ou améliorer des instruments d’intervention pour la transition agro-écologique. Par exemple, des mécanismes d’assurance pourraient être envisagés pour contrebalancer les effets révélés d’aversion au risque ou à la perte.
- Contribuer à la rédaction d’articles scientifiques pour valoriser les travaux entrepris.
- Présenter les travaux de recherche dans des conférences scientifiques nationales et européennes.
Formations et compétences recherchées
Doctorat
- Doctorat ou PhD en économie.
- Compétences théoriques et appliquées en micro-économie agricole et/ou de l’environnement.
- Intérêt et capacités relationnelles pour la co-conception de problématiques de recherche avec les parties prenantes de la transition agro-écologique.
- Langue de travail : français
Souhaitées :
- Economie comportementale et expérimentale, expérience dans la conception de protocoles d’économie expérimentale.
- Une expérience dans le champ des politiques agro-environnementales serait particulièrement appréciée.
- Connaissance des modèles micro-économétriques, de ceux des choix de production agricole serait un plus.
- Expérience dans la conception et mise en œuvre d’enquêtes de terrain.
- Connaissance et mise en œuvre des principes de sciences ouvertes
Votre qualité de vie à INRAE
En rejoignant INRAE, vous bénéficiez (selon le type de contrat et sa durée) :
- jusqu'à 30 jours de congés + 15 RTT par an (pour un temps plein)
- d'un soutien à la parentalité : CESU garde d'enfants, prestations pour les loisirs ;
- de dispositifs de développement des compétences : formation, conseil en orientation professionnelle ;
- d'un accompagnement social : conseil et écoute, aides et prêts sociaux ;
- de prestations vacances et loisirs : chèque-vacances, hébergements à tarif préférentiel ;
- d'activités sportives et culturelles ;
- d'une restauration collective.