Post-doctorat INRAE┋Multirisque et arbre en ville : démêler la nature des désaccords

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L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) est un établissement public de recherche rassemblant une communauté de travail de 12 000 personnes, avec 272 unités de recherche, de service et expérimentales, implantées dans 18 centres sur toute la France. INRAE se positionne parmi les tout premiers leaders mondiaux en sciences agricoles et alimentaires, en sciences du végétal et de l’animal. Ses recherches visent à construire des solutions pour des agricultures multi-performantes, une alimentation de qualité et une gestion durable des ressources et des écosystèmes.

Environnement de travail, missions et activités

Vous serez accueilli-e au sein de l’unité ETTIS de l’INRAE, Gazinet-Cestas, Bordeaux, France. ETTIS (Environnement, Territoires en Transition, Infrastructures, Sociétés) est une unité de recherche pluridisciplinaire SHS – agronomie, économie, sociologie, géographie, science politique, statistiques, mathématiques et sciences de l’ingénieur. Elle a pour ambition d'étudier les trajectoires de transitions socio-écologiques et climatiques et l’adaptation des territoires face aux changements globaux et aux inégalités.

Cette offre de post-doctorat s’inscrit dans le cadre du programme scientifique de grande ambition régionale (PSGAR) GRIFON Multirisque en forêt : Aménager et protéger vers des solutions globales, coordonné par les laboratoires BIOGECO et ETTIS (INRAE). La mission du post-doc est plus spécifiquement rattachée à l’action de recherche n° 6 du programme Perception des risques multiples, coordonnée par des écologues de BIOGECO et des géographes et sociologues d’ETTIS (INRAE), en lien avec l’AR5 : Vulnérabilité des forêts urbaines et des arbres en ville.

À l’heure où la promotion de l’arbre en ville, et plus généralement de l’espace vert urbain, fait l’objet d’un consensus assez solide dans le contexte d’une redécouverte de solutions fondées sur la nature, les forêts urbaines sont exposées à des risques et contraintes croissants. Confrontés à la double menace du changement climatique et de risques sanitaires inédits, leurs gestionnaires sont ainsi amenés à se questionner sur la diversification des portfolios d’essences à planter et favoriser. Si ces décisions, engagées sur du foncier tant privé que public, ne sont pas triviales, c’est notamment parce qu’elles peuvent découler de l’appréhension de plusieurs risques, eux-mêmes plus ou moins connectés. Les spécificités matérielles des arbres accentuent encore les enjeux : longue durée de vie, caractère multifactoriel des dépérissements. La volonté de contenir des espèces dont le caractère envahissant est avéré peut ainsi s‘opposer à des appropriations et des usages localement très vivaces des propriétaires et des populations habitantes. De même, une décision d’abattre préventivement un arbre sur des motifs sécuritaires (dangerosité de branches creuses) ou sanitaires (présence de bioagresseurs pouvant se propager à des peuplements voisins) pourra être légitimement contre-balancée par des arguments biologiques (sur l’intérêt des arbres à cavité) ou patrimoniaux (âge et caractère remarquable des individus)… D’où la présence persistante de désaccords au sein de sphères expertes et professionnelles, ainsi qu’avec les perspectives des populations résidentes.

La formalisation d’une action publique visant à hiérarchiser et prévenir les effets délétères du multirisque pesant sur les forêts urbaines est à ce titre justifiée. Mais elle rentre dans une gamme de “wicked” problems dont les dimensions sont au moins autant politiques que techniques, devant intégrer mais également dépasser la seule question de l’acceptabilité.

Hypothèses et questions de recherche

  • Les différences de vue autour des mesures de gestion du multirisque en contexte urbain ne recoupent pas que des différences d’appartenances professionnelles (et implicitement de niveau d’expertise).
  • Considérant un ensemble d’acteurs intéressés au devenir des forêts urbaines (services techniques/gestionnaires, habitants, etc…), il s’agira d’identifier la nature de leurs lignes de désaccord sur le sujet. Une étude des ressorts argumentatifs permettra de porter une attention aux conceptions de la justice élargies aux non-humains, à des esthétiques et affects potentiellement éloignés des logiques élitaires, au rapport aux dynamiques métropolitaines, ainsi qu’au caractère construit des risques et vulnérabilités.

Vous serez plus particulièrement en charge de :

  • Réaliser une analyse de la littérature en complément d’un état de l’art effectué par d’autres membres de l’équipe.
  • Mener des enquêtes par entretiens semi-directifs auprès d’une double population de gestionnaires-décideurs publics et de résidents sur deux métropoles (Bordeaux et Agen voire Bayonne) et leurs aires d’influence.
  • Mettre en œuvre une méthode complémentaire de typologie des subjectivités des enquêté·es (approches multivariées de type Q-methodology)
  • Contribuer à la construction d’une grille d’analyse commune (avec d’autres membres de l’équipe) afin d’évaluer les freins et moteurs sociaux de la mise en œuvre d’une protection et d’un développement de la forêt urbaine comme outil d’adaptation et d’atténuation des risques.

L’analyse sera restituée sous la forme d’un rapport scientifique, avec l’objectif de produire un article de revue scientifique à l’issue de la mission.

Déplacements en France à prévoir

Formations et compétences recherchées

Doctorat

Formation recommandée : Jeune docteur-e (de moins de 3 ans) en science politique, sociologie, géographie, ou aménagement.

Connaissances souhaitées : Des connaissances en matière d’analyse des enjeux et/ou des politiques publiques environnementales, ainsi que de la sociologie des mobilisations – en particulier environnementales. La maîtrise du français est indispensable pour les entretiens, celle de l’anglais appréciée.

Expérience appréciée : Une expérience préalable des enquêtes par entretiens et/ou questionnaires et de leur exploitation sont attendues.

Aptitudes recherchées : Travail en équipe, esprit créatif.

Votre qualité de vie à INRAE

En rejoignant INRAE, vous bénéficiez (selon le type de contrat et sa durée) :

-  jusqu'à 30 jours de congés + 15 RTT par an (pour un temps plein)
d'un soutien à la parentalité : CESU garde d'enfants, prestations pour les loisirs ;
- de dispositifs de développement des compétences : formationconseil en orientation professionnelle ;
d'un accompagnement social : conseil et écoute, aides et prêts sociaux ;
de prestations vacances et loisirs : chèque-vacances, hébergements à tarif préférentiel ;
d'activités sportives et culturelles ;
- d'une restauration collective ;

-d'une prise en charge partielle abonnement de transport domicile/travail (TER, TBM).

Modalités pour postuler

J'envoie mon CV et ma lettre de motivation

Institution
Date de candidature
Durée
12 mois
Discipline
Humanités : Anthropologie & Ethnologie
Sciences sociales : Géographie, Science politique, Sciences environnementales, Sociologie