Appel à projets - recherches émergentes
Date limite de candidature : 20 août 2021
La FMSH apporte un appui scientifique, matériel et financier pour l’amorçage de projets innovants autour de thématiques à forts enjeux.
Pour la période 2021-2022, les thématiques retenues sont :
- « Transition écologique et justice sociale : Inventer de nouveaux modèles de fonctionnement »
- « Populisme et démocratie »
L’appel à projets Recherches émergentes soutient des projets de recherche en phase d’élaboration. Ce soutien doit permettre aux porteurs de projet de préciser leur problématique et leur méthodologie, et de développer leurs réseaux de recherche.
Les responsables des projets de recherche retenus pourront solliciter l’accompagnement de la cellule « Montage de projet ANR et Horizon Europe » de la FMSH pour le montage et la préparation de dossiers de candidatures auprès des programmes de financement nationaux et internationaux.
Attention, les projets et chercheurs bénéficiant déjà d’un soutien de la FMSH ne sont pas éligibles à cet appel. De même, les projets retenus les années précédentes ne peuvent pas bénéficier à nouveau de ce soutien.
Éligibilité
L’appel est ouvert aux chercheurs et chercheuses de toutes les disciplines de sciences humaines et sociales, dès le niveau doctoral. Seul le coordinateur ou la coordinatrice doit être statutaire, associé ou affilié à une institution de recherche ou établissement d’enseignement supérieur français qui hébergera le projet pendant sa durée. Les autres membres de l’équipe peuvent être doctorants, post-doctorants ou chercheurs sans affiliation aussi bien en France qu’à l’étranger.
Critères de sélection
L’évaluation et la sélection des projets seront assurées par un comité scientifique ad hoc et porteront principalement :
- Sur leur dimension collaborative, mettant en jeu des petites équipes de 3 à 6 personnes nouvellement constituées autour de l’une des thématiques concernées et susceptibles de former de larges réseaux de recherche ;
- Sur l’originalité de la problématique et de la démarche prêtant une attention particulière aux projets interdisciplinaires et internationaux.
Modalités pratiques et financières
- Le projet est financé sur deux années consécutives à hauteur de 20.000 € au total (soit 10.000 € par an) ;
- Le soutien porte sur les différents types de dépenses liées aux activités du projet (frais de déplacement, hébergement, restauration, logistique des évènements…), à l’exception des salaires et rémunérations hors prestataires ;
- Il sera établi une convention entre la FMSH et l’institution de rattachement de chaque coordinateur des projets.
Dossier de candidature
Le dossier de candidature doit comporter les pièces suivantes :
- Description détaillée du projet (10 pages maximum) comprenant la problématique, la méthodologie et les objectifs du projet ;
- Courte présentation du projet (1500 signes espaces compris) en français et en anglais ;
- CV détaillés et actualisés du coordinateur et des membres de l’équipe ;
- Bibliographie liée au projet ;
- Budget prévisionnel avec calendrier précis (début du projet janvier 2022).
Le dépôt de candidature se fait sur une plateforme en ligne.
Les dossiers de candidature incomplets ou ne correspondant pas à l’appel ne seront pas pris en compte.
Dépôt du dossier de candidature
Le dépôt du dossier de candidature s'effectue sur la plateforme en ligne :
- Rendez-vous sur la plateforme http://projets.msh-paris.fr et entrez dans l’espace « Project workspace » ;
- Identifiez-vous si vous avez déjà créé un compte, autrement créez un compte ;
- Remplissez votre profil de compte pour la plateforme « Project manager contact information » puis cliquez sur « Create a project» ;
- Sélectionnez l’appel : « Appel à projets Recherches émergentes – 2021 » ;
- Remplissez toutes les catégories d’information sur votre projet ;
- Précisez ensuite le coordinateur de l’équipe et ses membres ;
- En bas de la page du projet, téléchargez sous forme d’un document électronique unique au format Pdf ou dossier zippé et intitulé « Appel à projets 2021 – transition écologique et justice sociale ou populisme et démocratie », votre dossier de candidature qui sera composé des pièces suivantes :
- Description détaillée du projet (maximum 10 pages) comprenant la problématique, la méthodologie et les objectifs du projet.
- CV détaillés et actualisés du coordinateur et des membres de l’équipe
- Bibliographie liée au projet
- Budget prévisionnel avec calendrier précis
Vous pouvez sauvegarder votre candidature sans la soumettre pour y revenir plus tard ou la soumettre définitivement.
Pour toute information sur la plateforme ou en cas de difficulté à l’utiliser, contactez fadili@msh-paris.fr.
Les dossiers de candidature incomplets ou ne correspondant pas à l’appel ne seront pas pris en compte.
Obligations du bénéficiaire
- Un rapport intermédiaire sera demandé à la fin de la première année. Les équipes s’engagent également à fournir un rapport final susceptible de donner lieu à une publication sous forme de Working Paper, d’article voire de livres;
- En matière de communication :
- Apposition du logo de la FMSH sur l’ensemble des supports de communication ;
- Mention du concours financier de la FMSH à l’occasion de toute communication écrite ou orale (programmes, affiches, actes, documents remis aux participants, articles).
Dépôts des dossiers et calendrier
Les postulants sont invités à soumettre leurs candidatures au plus tard le 20 août 2021 avant minuit.
Les résultats devraient être communiqués aux candidats à la fin du mois de septembre 2021.
Pour tout renseignement relatif à cet appel à projet vous pouvez adresser un courriel à projets-rp@msh-paris.fr ou appeler le n° 01 40 48 65 39.
Les thématiques 2021
Transition écologique et justice sociale : Inventer de nouveaux modèles de fonctionnement
La crise environnementale actuelle, à laquelle s’ajoute depuis peu la crise sanitaire globale liée à l’épidémie de Covid-19, représente un défi sans précédent et appelle à des mutations d’envergure dans l’ensemble des usages politiques, économiques et sociaux, tant au niveau individuel que collectif. En dépit de la prise de conscience sociale et politique de la nécessité et de l’urgence d’une transition, et malgré des avancées de la recherche et des technologies sur la durabilité, les résultats escomptés se font largement attendre. Cela tient en partie à ce que nous ne disposons pas d’une compréhension suffisamment fine et opératoire de la façon dont des transitions de cette ampleur peuvent se conduire, à l’absence d’un projet d’ensemble qui puisse fédérer et engager les citoyens à agir collectivement, significativement, en faveur de la durabilité, pour la transformation profonde de la société et des comportements.
La transition environnementale, dans ce qu’elle implique comme invention de nouveaux modèles de fonctionnement en appui et complément aux évolutions techniques, ne semble alors possible que si elle est juste et perçue comme telle. Les relations entre enjeux environnementaux et défis de la justice sociale, déjà posées par la commission Brundtland il y a 30 ans, méritent alors d’être remises au centre des réflexions sur la durabilité et la transition.
Au-delà de ses avatars historiques et géographiques, la notion de populisme est généralement définie à partir du triptyque anti-élitisme, croyance en un peuple homogène et préférence pour une souveraineté populaire qui s’exerce sans médiation (Akkerman, Mudde et Zaslove 2014 ; Schulz et al. 2017).
Les partis répondant à ces critères se sont aujourd’hui installés aussi bien dans les jeunes démocraties que dans les démocraties consolidées. En 2019, ils participaient aux gouvernements de onze pays d’Europe, avec un électeur sur quatre ayant voté pour un parti populiste lors de la dernière grande élection nationale (Timbro Authoritarian Populism Index, 2019). Les partis populistes prospèrent à mesure que l’écart se creuse entre les aspirations démocratiques et le fonctionnement souvent déceptif des démocraties libérales (Rooduijn, van der Brug et de Lange 2016 ; Rosanvallon 2000). En mettant en avant une exigence radicale de souveraineté populaire, les partis populistes s’adressent d’abord à un électorat insatisfait de la démocratie représentative, voire qui remet en cause le principe même de la représentation comme moyen efficace pour traduire la volonté du peuple en décisions politiques.
Le populisme peut ainsi être vu à la fois comme une menace et une opportunité pour la démocratie. Le populisme exclusif - souvent associé à la droite radicale puisqu’il limite le peuple aux natif.ves et se conjugue volontiers avec des éléments xénophobes - peut fragiliser la démocratie et conduire à des régimes démocratiques illibéraux du fait de sa composante anti-pluraliste, en privilégiant une conception organique du peuple qui conduit à rejeter l’Etat de droit, les droits des minorités ou la séparation des pouvoirs (Urbinati 1998).
A l’inverse, un populisme plus inclusif - volontiers associé à la gauche radicale puisqu’il combine des marqueurs populistes avec des marqueurs idéologiques de gauche comme la meilleure répartition des richesses - peut approfondir la démocratie en poussant les élites politiques à mieux tenir compte des revendications populaires. Il peut aussi armer les partis sociaux-démocrates et les organisations associatives avec des narratifs consensuels, susceptibles d’augmenter la participation électorale des milieux populaires, voire d’unifier leurs doléances (Mudde et Kaltwasser 2013) en construisant le peuple comme un sujet politique (Laclau 2002).
Cet appel à projet vise à promouvoir les recherches qui interrogent les liens entre populisme et démocratie en France et à l’international, aussi bien sous l’angle de l’offre populiste (comment les partis populistes émergent, comment ils s’organisent, leurs plateformes politiques…) que sous celui de la demande populiste (à quel point les individus adhèrent à l’idée selon laquelle la société est traversée par un conflit entre le peuple et les élites, comment cet antagonisme moral se conjugue avec d’autres référentiels idéologiques…). Différentes perspectives disciplinaires et approches du populisme (comme rhétorique, stratégie politique ou idéologie) peuvent ainsi être mobilisées. Théoriquement, les partis populistes se distinguent des partis extrêmes en ce qu’ils acceptent les principes démocratiques tout en rejetant certains aspects de la démocratie libérale. Ils remettent ainsi en question une tradition schumpétérienne où les gouvernés choisissent les gouvernants pour exercer leur volonté à leur place, et ouvrent la voie à d’autres logiques de représentation plus horizontales et participatives. Une attention particulière sera accordée aux projets qui travaillent ce lien entre populisme et innovations démocratiques.