Appel à Projets Recherche Flash de l'ITTEM

Le Labex Innovations et Transitions Territoriales en Montagne (ITTEM) lance un appel « flash » à projets de recherche exploratoires (< 5000 Euros)

Les projets soumis porteront sur des territoires de montagne, avec pour objectif d’analyser les formes et processus de leurs transformations dans une perspective de transition socio-écologique. Les sujets proposés pourront être analysés dans tous types de temporalités et d’objets, sous réserve qu’ils examinent l’articulation entre dynamiques spatiales et temporelles et éclairent les mouvements qui en sont issus : adaptation, innovation, évolution, mutations, transition, disruption ou autres, d’un point de vue théorique ou empirique.

Les projets s’inscriront dans une ou plusieurs des quatre thématiques du projet ITTEM 2020-2024 :

Thème 1 : Transformation du rapport à la nature, de l’action publique et de la gestion des milieux montagnards

Cet axe met en jeu la transition écologique, abordée à partir de l’évolution des rapports à la nature, dans leurs dynamiques de temps long et leurs conséquences sur la conservation des milieux montagnards. Il interroge également les conséquences pour les acteurs des TM de ces mutations. Quelle gestion adaptative des socio- écosystèmes de montagne aux échelles locales, des massifs, des grandes régions et globale ? Quelle place et dynamique des politiques publiques, en particulier des espaces naturels protégés mais aussi des territoires plus fortement anthropisés et quelle articulation avec les acteurs privés ? Quels nouveaux besoins et pratiques ? Quelles expériences de systèmes locaux de production disruptifs issus des innovations sociales, organisationnelles et de procédés et avec quelle capacité à modifier les logiques économiques englobantes ? Quelles modalités et limites à l’exploitation de ressources territorialisées (minerais, bois, eau…) avec quelles conséquences locales et globales ?

Thème 2 : Transitions touristiques et récréatives

Ce thème questionne les montagnes en tant que régions dépendantes d’une activité économique dominante, liée à la valorisation de ressources naturelles (pente, neige, paysages) soit directement, soit par les valeurs associées (santé, développement personnel, plaisir, distinction…). Il conduit à analyser les dynamiques de stations, entre mondialisation et territorialisation, transition et diversification des services et des pratiques, ressources anciennes et nouvelles. Il incite à mieux saisir les relations entre économie touristique et autres activités dans les transitions passées et en cours.

Les transformations dans le domaine des sports et loisirs de montagne ont été fortement investies jusqu’ici dans le Labex. Il s’agit maintenant de comprendre la bifurcation attendue dans les trajectoires territoriales. Ce thème sera approfondi dans les transformations de l’offre d’une part (innovations, organisations, logiques d’action), dans la dimension culturelle et pragmatiques de la transformation des pratiques d’autre part, notamment en approfondissant la notion de transition récréative, en et hors-stations. Le concept de « smart mountains » (scénarisation des espaces de loisirs, applications numériques récréatives) pourra être interrogé : quels sont les apports de ces médiations et collectifs numériques à l’évolution de l’offre touristique et des pratiques de la montagne ? Quelle « fabrique » de la montagne et de ses usages par les dispositifs numériques et leurs concepteurs ?

Thème 3 : Territorialités de la transition : mobilité, énergie, communications

La question des flux, des mobilités, des migrations, de l’énergie et des communications est l’un des grands défis de la transition. Elle se pose dans ses dimensions écologiques (pollution des vallées, épuisement des ressources), économiques et sociales (activités et emploi) et politique (traitement des migrant·es dans les Alpes) et dans la mise en place de systèmes de mobilité et énergétiques durables, y compris pour les activités touristiques et de loisirs. Elle peut être examinée comme un vecteur de relations et d’interdépendances entre territoires, à différentes échelles. Les migrations internationales contemporaines qui pour certaines placent les Alpes en seconde place de transit après la Méditerranée, mettent en débat l’opposition montagne-frontière versus montagne-refuge. De nouveaux périmètres politiques se constituent à l’échelle internationale, articulant des logiques écologiques et des interdépendances économiques en réseau (métropoles/massifs, macro-région alpine). Il s’agit de voir comment les modes de régulation, deplanification et de gouvernance sont aujourd’hui interpelés par ces mouvements car ilne s’agit plus seulement de gérer des régions, mais des rapports entre espaces hétérogènes et en interaction.

Thème 4 : la montagne comme « démonstrateur »

Cette approche se situe de manière transversale aux thèmes précédents pour :

1. Appréhender la complexité de la dynamique transitionnelle des systèmes territoriaux, en considérant à la fois les processus d’action des sociétés aux différentes échelles (gouvernance, aménagement, économie, organisation), la transformation des référentiels (idéologie, culture, rapports à la nature), des rapports sociaux (pouvoirs, création et captation de richesse, inégalités), et les processus écologiques. L’objectif est de comprendre véritablement la dimension territoriale de la transition ;
2. Contribuer à un questionnement théorique sur la notion de transition d’une part, et sur la place et le rôle des régions de montagne dans celle-ci d’autrepart. Ce thème appelle à des comparaisons destinées à interroger les spécificités des régions de montagne concernées, comparaisons qui pourront porter sur le statut (périphéries métropolitaines), des types d’économie (rural,tourisme), ou des particularités de milieu (aléas, pente, climat). Il demande également d’analyser les expérimentations et leur transférabilité.
3. Développer une posture réflexive et interroger le rôle et la place de la recherche dans les processus de transition, à l’interface de la production de connaissance et de l’action, dans la continuité des démarches de recherche participative du Labex.

Critères de sélection

• Le projet doit être porté et géré par un.e chercheur.e membre titulaire d'un laboratoire associé au Labex.
• Le projet doit s’inscrire dans une démarche de pluri/interdisciplinarité.
• Le comité d’expertise tiendra compte de l’inscription du projet dans une démarche partenariale/transdisciplinaire avec les acteurs socio-économiques et sociétaux.
• Une attention particulière sera apportée aux projets qui ouvrent des questionnements nouveaux ou renouvelant profondément ceux développés jusqu’à présent (www.labexittem.fr). Les collaborations internationales et les projets visant à répondre à des projets européens et internationaux seront particulièrement encouragés.
• Outre la qualité scientifique, le Comité d’expertise tiendra compte de la faisabilité méthodologique et financière des projets, dans le temps imparti.

Précisions complémentaires

• L’enveloppe totale pour cet appel à projets est de : 30 000 €
• Les projets financés ne dépasseront pas 5 000 €
• Les dépenses devront impérativement être réalisées dans le courant de l’année 2024, dans le cadre de la contractualisation 2020-2024 du Labex ITTEM ; il n’y a pas, en l’état actuel, de prolongation possible.
• Les demandes pourront aussi être le prolongement de projets déjà financés par le Labex ITTEM ou par d’autres financeurs, pour lesquels un financement complémentaire est justifié.

Dépenses éligibles

Dans le cadre de cet AAP sont éligibles des dépenses liées à des frais de fonctionnement (déplacement, hébergement, gratifications de stage, petit équipement). Le projet de recherche peut comporter des frais liés à l’environnement d’une thèse dont le financement aurait été obtenu par ailleurs. Ce dernier doit cependant faire partie de dynamiques collectives et ne peut être qu’une partie du budget demandé.

Contenu de la candidature

Le dossier de demande détaillera le contexte, les enjeux, les objectifs et le positionnement du projet (deux pages maximum). Il indiquera le calendrier de mise enœuvre, avec les livrables et événements prévus. Il comportera une fiche financière précise et sincère, avec les co-financements éventuels. En cas de stage(s) une fiche descriptive sera jointe (sujet, formation, durée, livrables). Merci de compléter le formulaire joint.

Calendrier

• Date limite de soumission des sujets : 31 janvier 2024
• Notification de la décision d’attribution : 7 février 2024

Réponses et demandes de renseignements à adresser à : jean-baptiste.grison@univ-grenoble-alpes.fr et cc : contact@labexittem.fr