Acceptation sociale de la restriction des libertés dans le contexte de la pandémie de Covid-19
La Mission de recherche Droit et Justice et l’Institut des sciences humaines et sociales (INSHS) du CNRS s’associent pour lancer cet appel à projets de recherche en lien avec la crise sanitaire.
Projets à faire parvenir en : 10 exemplaires
Un exemplaire PDF, en un seul fichier, doit obligatoirement être adressé à l’adresse suivante : mission@gip-recherche-justice.frwww.gip-recherche-justice.fr
Date limite : Lundi 12/07/2021
Confinement général de la population, port du masque, fermeture des transports publics et des établissements d’enseignement, instauration d’un couvre-feu et d’un contrôle des déplacements par les forces de l’ordre, fermeture des commerces et des entreprises « non essentiels », quarantaine obligatoire pour les patients infectés hors du domicile, utilisation du téléphone portable pour contrôler les déplacements, dépistage systématique du Covid-19, etc. La lutte contre la pandémie de Covid-19 a conduit à l’adoption dans l’urgence d’un nombre inédit de mesures de contraintes touchant la totalité de la population française et une grande partie de l’humanité. L’atteinte aux libertés est considérable lorsque sont listées ces mesures dont le nombre, mais aussi la nature, interpellent : l’une des traductions les plus spectaculaires réside probablement dans le confinement à domicile qui, en avril 2020, concernait 4 milliards d’individus. Ce chiffre qui semblait pourtant difficile à imaginer avant cette pandémie interroge sur les formes de perception et d’adaptation des citoyens. Dans cette configuration nationale et internationale particulière, il a semblé utile de s’intéresser aux attitudes des individus et des groupes face à ces mesures restrictives de libertés.
Le succès – au moins présumé – de ces mesures en termes de ralentissement de la propagation du virus paraît avoir reposé sur différents facteurs : si la conscience de la gravité de la situation sanitaire semble constituer une des raisons majeures du respect des mesures, d’autres composantes paraissent également pouvoir expliquer cette adhésion citoyenne. Le présent appel à projets invite ainsi à explorer la question de l’acceptation sociale de la restriction des libertés dans le contexte de la pandémie de Covid-19.
Trois axes de recherche sont proposés en ce sens :
- Comprendre l’acceptation sociale : saisir le rapport normatif à la mesure restrictive de liberté
- Explorer les limites de l’acceptation sociale face au respect de la norme restrictive de liberté
- Questionner la légitimité de la restriction des libertés par l’acceptation sociale
Attentes
En réponse à l’appel à projets, les équipes de chercheurs pourront traiter plusieurs des axes évoqués ci-dessus. Une mise en perspective théorique, couplée à des investigations de terrain, est attendue, de même que la mobilisation de méthodes quantitatives (analyse statistique) et qualitatives (entretiens avec professionnels, des citoyens). Les projets de recherche présentés devront être pluridisciplinaires (droit, sociologie, anthropologie, science politique, histoire, économie comportementale, psychologie sociale, etc.). Une mise en perspective comparée (droits nationaux et locaux, droits régionaux, droit international) notamment des cadres juridiques, des régimes politiques et des pratiques, est également attendue.