Appels à projets des crédits recherche « Islam, religion et société » (BCC – DLPAJ)

En février 2015, le Gouvernement annonçait un soutien à la recherche en islamologie ainsi qu’en sciences humaines sur l’islam de France. Cette annonce faisait suite aux conclusions du « Livre Blanc » du GIS Moyen-Orient/Mondes Musulmans et du rapport « Disciplines rares », 2014, Une ligne de crédits de recherche intitulée « Islam, religion, et société » a donc été ouverte à la rentrée 2015. Elle a pour objectif de soutenir la recherche dans ces champs disciplinaires et de contribuer à la recréation d’un vivier de chercheurs.

Les recherches soutenues éclaireront les dynamiques complexes que connaît cette religion et ses différentes expressions, dans le contexte contemporain, la diversité de ses courants, pratiques et discours, de sa composition et de ses recompositions. Les usages passés et présents du corpus religieux islamique, l’étude de la production scripturaire ancienne comme contemporaine ne seront pas non plus ignorés. Une approche pluridisciplinaire intégrant sociologie, anthropologie, droit, économie, science politique, histoire et islamologie, science de l’éducation et sciences de l’information et de la communication est privilégiée.

Cette année, les appels à projets sont présentés par grands axes et sous-thèmes génériques, laissant aux chercheurs toute latitude pour fixer leur méthodologie, structurer leur projet et envisager leurs terrains.

Axes, thèmes et sous-thèmes

Au sein de chaque axe, des thèmes et sous-thèmes sont proposés aux chercheurs, ainsi que, de manière indicative, des sujets d’intérêt. Ils constituent des sujets ayant émergé, pas, peu ou très anciennement étudiés mais n’épuisent pas le champ d’étude susceptible d’être soutenu par le ministère. Les chercheurs peuvent ainsi proposer leurs propres sujets, dès lors qu’ils s’inscrivent dans un des grands axes disciplinaires. A chaque axe sera allouée une dotation prévisionnelle maximale, dans le cadre de l’enveloppe globale, qui sera ensuite répartie en fonction des projets retenus par le conseil scientifique et le conseil d’administration. Ainsi, toutes les candidatures ne seront pas retenues et financées.

Les axes de recherche suivants vous sont soumis pour l’exercice 2019. Leur classement ne constitue pas un ordre préférentiel. Ils sont chacun précédés d’une courte note d’orientation générale des axes.

Axe 1- Sciences humaines et sociales de l’islam en France

Ce premier axe des crédits de recherche du programme « islam, religion et société » propose quatre orientations de travail relevant du champ disciplinaire des sciences humaines et sociales, appliquées à l’étude du fait religieux musulman en France. C’est donc une approche de terrain (anthropologie, sociologie) qui sera ici privilégiée, sans exclure des approches disciplinaires complémentaires. Cette pluridisciplinarité pourra se manifester dans la composition des équipes de recherche. Les recherches qui s’inscriront dans cet axe viseront à contribuer à la compréhension des dynamiques complexes qui traversent aujourd’hui le fait religieux musulman en France, pris dans sa dimension protéiforme.

Les chercheurs formulent librement leur problématique, leur méthode et proposent eux-mêmes l’identification de leur espace d’enquête, ainsi qu’un calendrier, sachant qu’une durée de 10 à 12 mois sera privilégiée, sans toutefois exclure une durée plus longue. Ils peuvent également proposer un sujet de leur choix, dont ils auraient identifié l’importance, dès lors qu’il s’intègre dans l’un des quatre thèmes génériques.​

1.1 Pratiques musulmanes

  • 1- Les rites musulmans (aïd, prières, sermons…).

1.2 Institutions et figures de l’islam

  • 2- Les instituts culturels des mosquées.
  • 3- Les « pionniers » de l’islam de France : parcours et engagement.

1.3 Tendances contemporaines

  • 4- Les discours de rupture.
  • 5- L’enseignement confessionnel privé.
  • 6- Étude comparative des partis se présentant comme « musulmans » en Europe.

1.4 Composantes

  • 7- Le chiisme en France.
  • 8- Le soufisme en France.
  • 9- Le hanafisme en France.
  • 10- Les convertis en France.

Axe 2 : Islamologie

Ce deuxième axe est proposé avec deux sous-axes thématiques, dans lesquels s’inscrivent huit propositions indicatives de sujets. Il vise à poursuivre le soutien de ce champ disciplinaire, en situation de reconstruction depuis l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation créant, en 2016, des postes universitaires en islamologie et histoire de l’islam.

Le premier sous-axe propose des sujets assez larges et comparatifs, relevant de l’historiographie, de l’histoire des textes, voire de l’archéologie. Le second axe propose des thématiques un peu plus appliquées à des objets d’études contemporains.​

2.1 Bilans historiques et islamologiques

  • 11-Pédagogies historico-critiques : comparaison des nouvelles approches des corpus religieux musulman, chrétien et juif.
  • 12-Séminaire universitaire en islamologie.
  • 13-Etat des lieux des découvertes contemporaines sur la période préislamique dans la péninsule arabique.
  • 14-Fixation du corpus coranique : le Levant (Syrie-Palestine) à l’époque omeyyade.
  • 15-Les écoles juridiques disparues de l’islam sunnite.

2.2 Islamologie appliquée

  • 16- Le credo acharite en France.
  • 17- Le mutazilisme : émergence et déclin d’un courant dans l’histoire et tentatives de réactivations contemporaines.
  • 18- Dynamiques et enjeux de la renaissance de l’islamologie en Europe.

Axe 3 : La formation des imams français (axe pluridisciplinaire SHS et islamologie)

Ce troisième axe identifie un sujet précis et propose deux sous-axes à travers lesquels le sujet peut-être traité. Cette thématique permet un dialogue pluridisciplinaire, réunissant les disciplines de l’axe 1 et celles convoquées dans l’axe 2. Les candidats constitueront donc des équipes qui font appels à ces deux champs disciplinaires.​

3.1 Formations religieuses à l’étranger

  • 19- Les étudiants français dans les instituts de formation des imams à l’étranger (Algérie, Maroc, Tunisie, Turquie, Egypte, Arabie Saoudite)

3.2 Formations « profanes » en France

  • 20- Les cadres religieux musulmans dans les DU de formation civile et civique

Modalités de candidature​

Critères d’admissibilité des candidats

L’appel est ouvert à tout porteur de projet titulaire d’une thèse de doctorat dans le domaine des sciences humaines, affilié à un laboratoire de recherche rattaché à un établissement d’enseignement supérieur et de recherche ou à un organisme public de recherche français, notamment EA et UMR, en qualité de statutaire ou d’associé, et bénéficiant d’une compétence dans les champs et thématiques impliqués.

La date limite d’envoi des propositions (1 exemplaire par courriel, un exemplaire par courrier, voir ci-dessous) est fixée au lundi 3 juin 2019.

Contenu du dossier

Le dossier sera constitué d’un projet qui s’articulera autour de trois axes : 

  • I. Présentation, état de la question, problématisation ; 
  • II. Axes de recherche, méthode et mise en œuvre pratique (modalités de l’enquête de terrain, de la recherche, calendrier, et budget prévisionnel), ainsi qu’une courte bibliographie indicative,l’ensemble ne devant pas excéder 5 pages (hors CV et lettre de soutien, voir ci-dessous) ;
  • III. Document budgétaire proposant une évaluation du coût du projet et sa ventilation détaillée.

Le dossier électronique devra être accompagné –dans le même document que le projet– d’un CV du ou des porteurs de projet (qui mentionnera clairement les publications, notamment) ainsi que d’une lettre de soutien du directeur d’un laboratoire de recherchequi s’engage à héberger le projet s’il est retenu. On n’omettra pas le cas échéant de préciser en quelques lignes les noms, prénoms, et références des chercheurs (étudiants de master ; doctorants, post-doctorants, enseignants ou chercheurs statutaires ou non statutaires) susceptibles de composer l’équipe de recherche, ainsi que leurs rôles respectifs précis au sein de celle-ci. Le candidat pourra donner à son projet l’intitulé de son choix, pourvu qu’il prenne en considération la thématique principale du sous-axe et du thème dans lequel il s’inscrit. Le porteur de projet ajoutera enfin à l’exemplaire électronique de son dossier (uniquement, et non au dossier papier) l’une de ses publications relative au sujet pour lequel il candidate ou à sa spécialité. Les annexes ne sont pas obligatoires dans l’envoi du dossier papier par courrier.

Chaque porteur évaluera de manière réaliste ses besoins en matière de ressources humaines et matérielles en proposant un budget prévisionnel précis. Il pourra le cas échéant se rapprocher du Bureau central des cultes pour obtenir plus d’informations sur ce point (voir adresse courriel ci-dessous).

Production et livraison de l'étude

Les travaux doivent être rédigés en langue française et être précédés d’un résumé d’une page. Le format normal de l’étude finale est constitué de 100 à 250 pages, en fonction de la durée de l’étude (entre 10 et 18 mois maximum), enrichi par des annexes ad libitum.

Une version synthétique de cette étude, dont la propriété intellectuelle appartient à l’auteur et au co-auteur pourra être valorisée et diffusée, dans le cadre d’une collection électronique « islam, religion et société » en cours de création.

Financement

Le financement accordé par le ministère de l’intérieur aux laboratoires d’accueil (via les EPST) des lauréats des crédits de recherche « islam, religion et société » de la DLPAJ-Bureau central des cultes est une subvention.

Elle est accordée pour la durée du projet, entre 10 et 18 mois maximum (avec une préférence pour la fourchette basse de 10 à 12 mois) et le financement des projets retenus se situera dans une fourchette approximative de 20 000 à 100 000 €.

Le montant de la subvention du ministère de l’intérieur sera déterminé au vu de la cohérence entre le contenu du projet de recherche et son budget prévisionnel, de l’ensemble des avis des membres du comité scientifique et du conseil d’administration (voir ci-après).

Une convention sera établie entre le ministère de l’intérieur et l’EPST, précisant les modalités de financement, d’exécution, les objectifs et le calendrier de l’étude.

Les dépenses couvertes par cette subvention sont :

  • des dépenses de personnels affectés spécifiquement au projet (chercheurs, ingénieurs, techniciens, personnels d’appui)
  • des frais relatifs au travail de terrain
  • des achats ou amortissements d’équipements et de matériels de recherche
  • des travaux de recherche sous-traités à des entreprises ou à des laboratoires publics ou privés
  • d’autres dépenses afférentes à la réalisation de l’étude (frais de déplacement, organisation de séminaires ou de colloques…).

Les chercheurs statutaires ne pourront pas se salarier sur les projets. Ils sont en revanche éligibles aux coûts marginaux.

Sélection des laureats

Le programme de crédits de recherche « Islam, religion et société » est piloté depuis septembre 2016 par un conseil scientifique et un conseil d’administration. Le premier est composé de dix universitaires reconnus, le second de huit responsables administratifs issus du ministère de l’intérieur et du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, ainsi que d’autres institutions nationales de recherche. Les évaluations du conseil scientifique et les décisions du conseil d’administration seront communiqués aux candidats dans la première quinzaine de septembre 2019.

Dépôt de candidatures

Les dossiers de candidature au format papier seront envoyés au ministère de l’intérieur, DLPAJ, Bureau central des cultes, place Beauvau, 75800 Paris Cedex 08 et au format électronique (sans publication significative) à bureau-central-cultes@interieur.gouv.fr avant le lundi 3 juin 2019. 

Institution
Date de candidature
Durée
10-18 mois
Discipline
Humanités : Anthropologie & Ethnologie, Histoire, Linguistique, Philosophie, théologie et religion
Sciences sociales : Sciences de l'information et de la communication, Démographie, Economie, Géographie, Droit, Sciences de l'éducation, Sociologie