Bénévoles en contexte épidémique

Représentations et dynamiques autour de cet acteur essentiel de la riposte au Covid-19

Parmi les questions prioritaires identifiées, cette feuille de route encourage les activités de recherche traitant de l’impact des mesures de prévention, de gestion du confinement ou encore d’aide aux personnes atteintes du Covid-19, sur le bien-être physique et psychologique des personnes engagées dans la réponse au virus. Quelles sont les approches pertinentes, acceptables et réalisables pour soutenir la santé physique et les besoins psychosociaux de ceux qui dispensent des soins aux patients Covid-19 ? L’impact de l’infection par Covid-19 sur les travailleurs de première ligne soulève en effet des inquiétudes quant à la meilleure façon de protéger leur santé physique et mentale. Les pays et organisations luttant contre la propagation du virus doivent préparer leur personnel à appliquer des procédures de prévention et de contrôle efficaces, renforcer leur résilience, anticiper les besoins psychosociaux et planifier pour permettre la continuité clinique.

La Fondation Croix-Rouge se mobilise afin d’encourager cet effort en proposant une bourse de recherche en sciences humaines et sociales pour étudier les conséquences des modalités de réponse au Covid-19 sur les personnels bénévoles de la Croix-Rouge française et leurs activités. Dans une préoccupation de recherche appliquée pouvant aider à mieux se préparer pour de futurs évènements similaires – dans les pays du Nord comme du Sud –, cette recherche s’intéressera à l’expérience que font les bénévoles des différentes mesures de santé publique mises en œuvre par les équipes d’intervention en France, dont le confinement.

Plusieurs études sur le SRAS ont mis en évidence les facteurs institutionnels, sociaux et psychologiques qui affectent le bien-être des travailleurs de la santé, ainsi que les facteurs associés à la résilience et à l’épuisement professionnel après l’événement. D’autres travaux ont démontré l’efficacité de l’action bénévole pour soutenir les interventions de réponse à une épidémie, notamment lors de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest. Les précieux enseignements tirés de ces recherches peuvent aider les organisations à développer des stratégies fondées sur des preuves tangibles pour la protection des personnels engagés. En ce sens, et consciente de l’importance de l’action bénévole dans ce contexte, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a publié un guide sur l’action des volontaires en contexte épidémique avant, pendant et après l’épidémie. Cependant il existe peu de travaux s’intéressant à la participation des bénévoles dans le cadre d’une réponse à une épidémie, contrairement à d’autres contextes d’urgence plus étudiés, comme les conflits armés ou les catastrophes naturelles, et essentiellement construits à partir de méthodes quantitatives.

La Fondation Croix-Rouge encouragera particulièrement les projets proposant des réponses aux questions suivantes :

  • Quelles sont les perceptions des mesures de réponse (confinement, isolement, prise en charge médicale, sensibilisation…) et de prévention par les bénévoles qui en font l’expérience ? Comment ces perceptions varient-elles selon les territoires, les actions menées et aux différents stades épidémiques ?
  • Comment les bénévoles réagissent-ils à ces mesures, pendant et en dehors de leurs activités, et procèdent-ils pour éventuellement les adapter à la diversité des situations qu’ils rencontrent ? Y a-t-il des implications notables selon le genre et l’âge des bénévoles ?
  • Quel est l’impact de la mise en place de ces mesures sur la santé physique et psychologique des bénévoles impliqués dans les dispositifs ?
  • Comment les organisations peuvent mieux soutenir et protéger les bénévoles et personnels exposés ?
  • Comment promouvoir efficacement l’adhésion des bénévoles aux mesures de réponse ?
  • Comment les bénéfices de la participation des bénévoles à la réponse à l’épidémie varient-ils selon les difficultés propres à chaque contexte d’intervention, notamment la collaboration avec les établissements de santé ?

Par ailleurs, la mobilisation citoyenne face à l’épidémie a amené de nombreux acteurs associatifs à gérer un afflux massif et inédit de bénévoles ponctuels depuis le début de la crise, ce qui se révèle être à la fois une formidable ressource et une préoccupation de tous les instants pour assurer leur bonne préparation et intégration.

  • Pourquoi et de quelles façons de nombreux citoyens ont-ils souhaité s’engager en tant que bénévoles face à la crise, et comment envisagent-ils leur engagement dans la durée ? Comment se sont déroulées leur intégration et préparation ?
  • Le caractère inédit du Covid-19 et la potentielle longue durée de la « phase d’urgence » et de mobilisation des personnels bénévoles auront-ils un impact sur leur engagement et sur celui des autres bénévoles de l’association ?
  • Comment l’engagement bénévole en contexte épidémique est-il perçu par les proches et environnements sociaux des bénévoles ?
  • En quoi ce type d’engagement se différencie-il d’autres types de bénévolat, notamment en termes d’investissement et d’impact sur la vie personnelle des bénévoles ?

Bourse de recherche (individuelle)

Nombre de bourses : 1

Montant : 17 000 €

Le lauréat bénéficiera en outre de :

• suivi scientifique et tutorat personnalisés
• accompagnement dans la valorisation des résultats de la recherche (traduction en anglais, publication sur ce site, soutien pour publier dans des revues d’excellence et notamment dans la revue Alternatives humanitaires, participation aux Rencontres de la Fondation)
• abonnement d’un an à la revue Alternatives humanitaires
• adhésion d’un an à l’IHSA

Dates clés :

• 30 avril 2020 : lancement de l’appel
• 17 mai : clôture 1er cycle candidatures
• 4 juin : clôture 2ème cycle candidatures
• Annonce résultats dans les 2 semaines
• Début des recherches : dès que possible
• Durée des recherches : 1 an

Mots-clés :

• Épidémies
• Santé
• Bénévolat
• France

Institution
Date de candidature
Durée
1 an
Discipline
Sciences sociales : Psychologie et sciences cognitives