Bourses postdoctorales "Aide alimentaire et migrations"
La Fondation Croix-Rouge attribue chaque année une dizaine de bourses postdoctorales en sciences humaines et sociales. Cette année, à l’appel général intitulé « Transition humanitaire : les enjeux de l’autonomie », s’ajoutent plusieurs appels spécifiques soutenus par certains de nos partenaires. Ces appels partenaires proposent des sujets plus précis, dont les objectifs correspondent aux thématiques et réflexions communes à la Fondation et ses partenaires engagés sur la recherche avec les mêmes convictions de sa nécessité. Il est possible de proposer jusqu’à deux candidatures, une pour l’appel général et une pour les autres appels. Toutefois, chaque candidat ne pourra se voir attribuer qu’une seule bourse.
Bourse soutenue par la Croix-Rouge française
Organisation de recherche dédiée à l’action humanitaire et sociale, la Fondation Croix-Rouge française porte la volonté de la Croix-Rouge française et de ses différents services centraux de s’engager dans un effort permanent et nécessaire d’analyse des souffrances et des manières d’y répondre, d’anticipation des besoins des populations vulnérables en France et dans les pays en développement, et d’accompagnement de nouveaux modèles opérationnels, de formation et renforcement des capacités.
A ce titre, la Fondation Croix-Rouge française a décidé de s’associer à la Direction des activités bénévoles et de l’engagement (DABE) de la CRF pour lancer un appel à candidatures pour une bourse postdoctorale sur la place de l’aide alimentaire dans le parcours migratoire des primo-arrivants en France métropolitaine. Au sein du siège de la Croix-Rouge française, la DABE a pour objectif d’accompagner le réseau bénévole, d’améliorer la qualité des activités et services à destination des bénéficiaires et de renforcer la transversalité entre les acteurs Croix-Rouge afin d’apporter une réponse concertée et plus efficace.
Thématique de recherche
Malgré le peu d’études réalisées auprès des populations migrantes en situation de précarité, certains travaux d’ordre épidémiologique montrent que les populations migrantes présentent, en général, un état de santé et un recours aux soins différents de ceux des populations autochtones en raison de plusieurs phénomènes (barrière linguistique, culturelle, conditions de vie dans le pays d’accueil…). Cumulant précarité sociale et vulnérabilité économique liée à la migration ou à l’exil, les primo-arrivants candidats à l’asile apparaissent particulièrement fragiles. Leurs conditions de vie, notamment matérielles, constituent également un vrai défi à l’adoption d’une alimentation suffisante, saine et équilibrée, et ont des répercussions possibles sur leur état de santé (carences, amaigrissement, obésité, diabète…). De surcroît les manières de s’alimenter ainsi que les privations des personnes primo-arrivantes candidates à l’asile en France peuvent différer si la migration s’est effectuée seul(e), en couple ou en famille.
Comment s’alimentent les personnes migrantes primo-arrivantes et candidates à l’asile en France métropolitaine ? Comment s’approvisionnent-elles en nourriture ? Combien de repas sont pris par jour ? De quoi sont composés ces repas ? En quoi la présence de certains membres de la famille ou de connaissances sur le territoire favorise l’accès à l’alimentation ? En quoi la situation et la composition familiale influencent-elles les habitudes alimentaires et l’acquisition de nouvelles habitudes alimentaires ?
Les objectifs de la recherche seront de décrire et comprendre les sources d’approvisionnement alimentaire des primo-arrivants en France métropolitaine, les formes de transactions alimentaires ainsi que la place de l’aide alimentaire associative dans l’alimentation quotidienne de cette population confrontée à une acculturation vis-à-vis de ses habitudes en la matière. Il s’agira également de comprendre l’influence de la situation et de la composition familiale sur les habitudes alimentaires et l’acquisition de nouvelles habitudes alimentaires choisies ou contraintes.
Méthodologie et zone géographique de recherche
Selon l’angle d’approche choisi, les candidats devront maitriser les méthodes et techniques d’enquête ethnographique (sociologie ou anthropologie de l’alimentation) et/ou quantitatives (démographie, statistique). La maîtrise de l’anglais est obligatoire, et une langue étrangère supplémentaire serait un plus.
Ces thèmes seront abordés en France métropolitaine, principalement dans les grandes villes et agglomérations accueillant une forte population migrante (Paris et Ile-de-France, Marseille, Lyon, Toulouse, Grenoble, Calais). La perspective comparative entre une zone d’accueil fortement urbanisée et une zone d’accueil géographiquement isolée des grands pôles urbains est encouragée.
Le pays ciblé constitue une entrée empirique pour les recherches. Il ne correspond en aucun cas à la nationalité d’éligibilité du candidat.
Dates clé
- 12 mars 2018 : lancement de l’appel
- 15 avril 2018 : clôture des préinscriptions
- 13 mai 2018 : clôture des candidatures
- Début juillet 2018 : annonce des résultats
- 1er sept. 2018 : début des recherches
- 1er sept. 2019 : rendu des livrables